Consultations de pages de la semaine précédente

dimanche 29 janvier 2012

la tour était ronde
et la folie
cachée
il suffisait
de tenir
son chemin
et de bénir
sa route
tu chantais
la douceur
et tu chantais
la peine
sans te départir
jamais
de ce sourire
de légende
colporté
jusqu'a Ravenne
par les marchés
les colporteurs
les cheminots
par les tavernes
et les soldats
et les fermiers
et les bergers
les capitaines.
La brise adriatique
te sussurait
tous les cantiques
et les chansons
de la décomposition
programmée
heureuse
de toute chair
et de tout rêve
l'honneur et la lumière
accordés
de toute éternité
à tout humain
à toute bête
un cadeau est si vite arrivé.
tu étais cette fée
tu étais cette frêle
toi, tu n'y croyais pas
moi je n'y croyais pas
non plus, o non pas plus
nous avions déserté
l'horizon est chandelle
j'attendais les avions
tu voulais que je reste
l'amour est illusion
la perte une chanson
une chanson éternelle
l'amour est illusion
la perte une chanson
une chanson éternelle



















vendredi 27 janvier 2012

Azeffoun, mon amour

 
Azeffoun, mon amour

À Yvan Tetelbom, l’Instigateur

Au cercle de poètes bien en vie du 2e Festival International de Poésie d’Azeffoun, en septembre de 2011,

À tous les miens de l’éternelle Kabylie

                       



Azeffoun

Tes cavaliers dorment

Au désert

Les roses trémières

Poussent

Dans la poussière

La mer n’est plus

Couleur de vin

Elle s’étend

Tel un chagrin

Abandonné

En souvenir

Des pères assassinés



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Tes mains

Caressent le ciel

Moins fier

Qu’à l’ordinaire

Grillages

Aux fenêtres

Barbelés

Guérites

Fusils

D’assaut

4X4 bleu marine

Gilets pare-balles

Pare-chocs blindés

Les palmiers

Résistent

Et les tombes

Parlent

Avant de mourir



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde





Méditerranée

Des origines

Des splendeurs

Des douleurs

Et du sourire

Dans la peine

Galettes dorées berbères

Et lait caillé kabyle

Villes

En perpétuelle construction

Toujours inachevées



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



J’ai vu le mimosa

Sur tes pas

Se pencher

J’ai aussi vu

La colère

Se contrôler

Et s’ériger

D’elle-même

Seins dressés tremblants

Sous la tunique

Héroïne implacable

Parfaitement centrée

Athéna

Aphrodite

La Kahina

Déesse femme

Guerrière

Mère

Épouse

Amante

Sœur

Moira

Haïl

Toujours elle

Toujours toi

Je rumine

Des rêves lointains

Enfuis

Sur les ailes

Du vent de la mer



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Plages battues

Par l’absence

Plages fougueuses

Solitairement

Libres

Les mots

Et les chagrins

Et la joie

De se reconnaître

Ensemble

Sur le seuil

Des sentiments

D’un coup donnés

D’un coup offerts

Où l’on se donne

Où l’on se perd

Toute honte bue

Toute rage gardée

Tout inventaire dressé

Sans rien connaître

Ni reconnaître



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Il n’aurait pas fallu

Il ne faut jamais

Signifier sa méfiance

Aux janissaires

Bleu combine

Et plénipotentiaires

Puisque somme toute

La poésie

Est la pierre angulaire

De la sainte colère

Calme

Qui protège

De son grand manteau rouge

Ma langue

Mes coutumes

Mon peuple

La bague à l’annulaire

De la main gauche

Des dieux



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Tu sauras

Ce que tu dois faire

Quand viendra le temps

Du mal de mer

Du mal  désert

L’horizon clair

D’incertitudes

Bâti

Je le connais

Bien

Ce vieil air

Cette douce

Rengaine

Doubles-croches

Et courants d’air



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



J’ai reconnu

Azeffoun

Ta beauté

Indomptée

Ton insolence

Plénière

De courtisane

Anoblie

Par ses résistances

Et ses conquêtes

Ta gentillesse

De sondeuse d’âmes

Ta répugnance

Rieuse

À prendre en compte 

Ce qui fâche

Sous le mouchoir

Des gens de lettres

C’est sans importance

Pour le poète errant

Toujours en chasse

D’eau minérale

De lait caillé kabyle

De belles galettes dorées

berbères



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Promontoire

Piton

Batterie

Nid d’aigle

Là-haut

Réinventé

Génie barbu rieur

Qui garde les pierres

Qui astique sa lampe

À toute heure

Ses yeux

Qui percent

Sans ménagement

Les tiens

Guetteur

Insatiable

Accent Paname

Révolte antique

Sous la cendrée

Sempiternelle

Tes mains

Caressent le ciel

Mon cœur

Dans sa cage

N’en mène pas large

J’imagine

En face

Mon pays

A me Corsica

A me mamma

L’écorce

Qui protège mon bois tendre

Des coups du sort

La nuit scintille

Dans le ciel de Kabylie

Nous sommes du même bois

Berbère

Chemins de traverse

Promontoires du soleil

Et la lune pleine

Qui cherche sa voie

Sa voix

Et sa musique

Allons-nous en avec Rabiâ Ouali

Si Mohand Oumhand

Boualem Rabia

Matoub Lounes

Tahar Djaout

Kateb Yacine

Jean Amrouche

Taos Amrouche

Mouloud Mammeri

Mohamed Ghobrini

Ahcène Mariche

Aziz Fellag

Lynda Hantour la très belle

Ali Lounis

Et tous les autres

Mes frères

Mes soeurs

Anonymes

Vagabonds

Errants

Poètes de plein vent

Allons-nous en



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le bord de mon cœur



Face au large

Azeffoun.



Azeffoun mon amour.






mercredi 25 janvier 2012

Pas l'hiver, la lumière. Les feuilles tremblent dans le matin. Les sorcières ont du nez. La malchance n'est pas bien née. Et mon silence est strident, quand la colère relève la tête. Soyez heureux, je m'occupe du reste.