Consultations de pages de la semaine précédente

mercredi 22 février 2012

Texte rescapé de Pas l'amour, il y a longtemps, quoi ! Le Tourtour n'existe plus depuis belle lurette...

Quatre heures l'après-midi d'hiver
théâtre du Tourtour
la loge du fond
la loge du bout
allongé sur le lit
où Mano Solo
a dû passer ses nuits
plus souvent qu'à son tour
je m'applique lentement
attentivement
à me laisser envahir
par l'esprit flottant
- les esprits !
de la loge du fond
la loge du bout !-
tant d'espoirs
d'émotions
de chagrins et de joies
d'amitiés

-->et d’amours
Céline Caussimon Sylvie Boisel Zaniboni Eric Durand Eric Guilleton Patricia Bruno Vallet
Olivia Lancelot, mon Olivia !
Véro Claudel Mano Solo
Mano...
au loin par-derrière la porte fermée de la loge
au bout du couloir
j’entends à intervalles réguliers
la sonnerie paisible du téléphone
la voix calme de Jean
l’ami Jean
le Patron comme dit Guilleton
j’écoute j’entends je guette
rien d’autre que moi-même
décalé mis à nu
dans la soufflerie du chauffage électrique
je repense à toi pourquoi maman
debout en manteau
quittant la salle à la fin du spectacle
qui t’arrête au pied de la scène
où je suis encore saluant
qui me dévisage de toute la puissance d’un regard que je ne te connaissais pas
somnambule immobile
large comme l’horizon sur la mer
et en même temps incroyablement présent
comme j’en avais tant rêvé petit
pour la première fois tes yeux dans mes yeux maman
et tu souris
tu me souris
avant de t’en aller pour toujours
tu ne viendras plus jamais chez nous à Sinale
où la maison s’achevait
tu avais tapissé les murs de ta cuisine
de toutes les photos que nous t’envoyions
au fur et à mesure de la construction
La maison est terminée maman
tu peux être tranquille
je suis bien rentré chez nous
sta piana hè u me locu
et ce soir je chante au Tourtour
C’est l’après-midi l’hiver à Paris
et tu vois me voilà dans ma loge
triste et heureux
nostalgique déjà à l’idée de devoir quitter en fin de semaine
la loge du fond
la loge du bout.

vendredi 10 février 2012

à moins de verser quelques larmes, il nous suffira de prendre les escaliers, dans le sens voulu -et par qui donc?-. On entend à nouveau, venu de loin, le bruit des bottes, le cliquetis des armes. Ils disent que toute crise économique (lire crise du capitalisme) se résout toujours par la guerre. "Frères humains qui après nous vivez, n'ayez le coeur contre nous endurci..."