Consultations de pages de la semaine précédente

jeudi 20 décembre 2012

il aurait plu...

A l'heure normale du Pacifique, j'essaime à tout vent, à toute force, toute prescience. Nous sommes revenus du fond des âges, et nous n'avons pas peur. La mort n'est qu'un simulacre, un label non déposé à l'INPI. Nous voici de profil. Et nous ne vous offrons que nos contours les plus avantageux. A qui revient l'avantage?

mercredi 19 décembre 2012

Je suis revenu aphone. on m'avait dit : "c'est l'âge". Je n'en ai rien cru. De belles jeunes filles brunes passaient en glissant dans le paysage... natures mortes indélébiles. J'avais parié sur l'effort, la contrainte, la discipline... Et puis non, le plaisir, oui, certes !

julius: tu étais cette féetu étais cette frêletoi, tu n'...

julius: tu étais cette fée
tu étais cette frêle
toi, tu n'...
: tu étais cette fée tu étais cette frêle toi, tu n'y croyais pas moi je n'y croyais pas non plus, o non pas plus nous avions déserté l'...

mercredi 22 février 2012

Texte rescapé de Pas l'amour, il y a longtemps, quoi ! Le Tourtour n'existe plus depuis belle lurette...

Quatre heures l'après-midi d'hiver
théâtre du Tourtour
la loge du fond
la loge du bout
allongé sur le lit
où Mano Solo
a dû passer ses nuits
plus souvent qu'à son tour
je m'applique lentement
attentivement
à me laisser envahir
par l'esprit flottant
- les esprits !
de la loge du fond
la loge du bout !-
tant d'espoirs
d'émotions
de chagrins et de joies
d'amitiés

-->et d’amours
Céline Caussimon Sylvie Boisel Zaniboni Eric Durand Eric Guilleton Patricia Bruno Vallet
Olivia Lancelot, mon Olivia !
Véro Claudel Mano Solo
Mano...
au loin par-derrière la porte fermée de la loge
au bout du couloir
j’entends à intervalles réguliers
la sonnerie paisible du téléphone
la voix calme de Jean
l’ami Jean
le Patron comme dit Guilleton
j’écoute j’entends je guette
rien d’autre que moi-même
décalé mis à nu
dans la soufflerie du chauffage électrique
je repense à toi pourquoi maman
debout en manteau
quittant la salle à la fin du spectacle
qui t’arrête au pied de la scène
où je suis encore saluant
qui me dévisage de toute la puissance d’un regard que je ne te connaissais pas
somnambule immobile
large comme l’horizon sur la mer
et en même temps incroyablement présent
comme j’en avais tant rêvé petit
pour la première fois tes yeux dans mes yeux maman
et tu souris
tu me souris
avant de t’en aller pour toujours
tu ne viendras plus jamais chez nous à Sinale
où la maison s’achevait
tu avais tapissé les murs de ta cuisine
de toutes les photos que nous t’envoyions
au fur et à mesure de la construction
La maison est terminée maman
tu peux être tranquille
je suis bien rentré chez nous
sta piana hè u me locu
et ce soir je chante au Tourtour
C’est l’après-midi l’hiver à Paris
et tu vois me voilà dans ma loge
triste et heureux
nostalgique déjà à l’idée de devoir quitter en fin de semaine
la loge du fond
la loge du bout.

vendredi 10 février 2012

à moins de verser quelques larmes, il nous suffira de prendre les escaliers, dans le sens voulu -et par qui donc?-. On entend à nouveau, venu de loin, le bruit des bottes, le cliquetis des armes. Ils disent que toute crise économique (lire crise du capitalisme) se résout toujours par la guerre. "Frères humains qui après nous vivez, n'ayez le coeur contre nous endurci..."

dimanche 29 janvier 2012

la tour était ronde
et la folie
cachée
il suffisait
de tenir
son chemin
et de bénir
sa route
tu chantais
la douceur
et tu chantais
la peine
sans te départir
jamais
de ce sourire
de légende
colporté
jusqu'a Ravenne
par les marchés
les colporteurs
les cheminots
par les tavernes
et les soldats
et les fermiers
et les bergers
les capitaines.
La brise adriatique
te sussurait
tous les cantiques
et les chansons
de la décomposition
programmée
heureuse
de toute chair
et de tout rêve
l'honneur et la lumière
accordés
de toute éternité
à tout humain
à toute bête
un cadeau est si vite arrivé.
tu étais cette fée
tu étais cette frêle
toi, tu n'y croyais pas
moi je n'y croyais pas
non plus, o non pas plus
nous avions déserté
l'horizon est chandelle
j'attendais les avions
tu voulais que je reste
l'amour est illusion
la perte une chanson
une chanson éternelle
l'amour est illusion
la perte une chanson
une chanson éternelle



















vendredi 27 janvier 2012

Azeffoun, mon amour

 
Azeffoun, mon amour

À Yvan Tetelbom, l’Instigateur

Au cercle de poètes bien en vie du 2e Festival International de Poésie d’Azeffoun, en septembre de 2011,

À tous les miens de l’éternelle Kabylie

                       



Azeffoun

Tes cavaliers dorment

Au désert

Les roses trémières

Poussent

Dans la poussière

La mer n’est plus

Couleur de vin

Elle s’étend

Tel un chagrin

Abandonné

En souvenir

Des pères assassinés



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Tes mains

Caressent le ciel

Moins fier

Qu’à l’ordinaire

Grillages

Aux fenêtres

Barbelés

Guérites

Fusils

D’assaut

4X4 bleu marine

Gilets pare-balles

Pare-chocs blindés

Les palmiers

Résistent

Et les tombes

Parlent

Avant de mourir



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde





Méditerranée

Des origines

Des splendeurs

Des douleurs

Et du sourire

Dans la peine

Galettes dorées berbères

Et lait caillé kabyle

Villes

En perpétuelle construction

Toujours inachevées



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



J’ai vu le mimosa

Sur tes pas

Se pencher

J’ai aussi vu

La colère

Se contrôler

Et s’ériger

D’elle-même

Seins dressés tremblants

Sous la tunique

Héroïne implacable

Parfaitement centrée

Athéna

Aphrodite

La Kahina

Déesse femme

Guerrière

Mère

Épouse

Amante

Sœur

Moira

Haïl

Toujours elle

Toujours toi

Je rumine

Des rêves lointains

Enfuis

Sur les ailes

Du vent de la mer



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Plages battues

Par l’absence

Plages fougueuses

Solitairement

Libres

Les mots

Et les chagrins

Et la joie

De se reconnaître

Ensemble

Sur le seuil

Des sentiments

D’un coup donnés

D’un coup offerts

Où l’on se donne

Où l’on se perd

Toute honte bue

Toute rage gardée

Tout inventaire dressé

Sans rien connaître

Ni reconnaître



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Il n’aurait pas fallu

Il ne faut jamais

Signifier sa méfiance

Aux janissaires

Bleu combine

Et plénipotentiaires

Puisque somme toute

La poésie

Est la pierre angulaire

De la sainte colère

Calme

Qui protège

De son grand manteau rouge

Ma langue

Mes coutumes

Mon peuple

La bague à l’annulaire

De la main gauche

Des dieux



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Tu sauras

Ce que tu dois faire

Quand viendra le temps

Du mal de mer

Du mal  désert

L’horizon clair

D’incertitudes

Bâti

Je le connais

Bien

Ce vieil air

Cette douce

Rengaine

Doubles-croches

Et courants d’air



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



J’ai reconnu

Azeffoun

Ta beauté

Indomptée

Ton insolence

Plénière

De courtisane

Anoblie

Par ses résistances

Et ses conquêtes

Ta gentillesse

De sondeuse d’âmes

Ta répugnance

Rieuse

À prendre en compte 

Ce qui fâche

Sous le mouchoir

Des gens de lettres

C’est sans importance

Pour le poète errant

Toujours en chasse

D’eau minérale

De lait caillé kabyle

De belles galettes dorées

berbères



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le rebord du monde



Promontoire

Piton

Batterie

Nid d’aigle

Là-haut

Réinventé

Génie barbu rieur

Qui garde les pierres

Qui astique sa lampe

À toute heure

Ses yeux

Qui percent

Sans ménagement

Les tiens

Guetteur

Insatiable

Accent Paname

Révolte antique

Sous la cendrée

Sempiternelle

Tes mains

Caressent le ciel

Mon cœur

Dans sa cage

N’en mène pas large

J’imagine

En face

Mon pays

A me Corsica

A me mamma

L’écorce

Qui protège mon bois tendre

Des coups du sort

La nuit scintille

Dans le ciel de Kabylie

Nous sommes du même bois

Berbère

Chemins de traverse

Promontoires du soleil

Et la lune pleine

Qui cherche sa voie

Sa voix

Et sa musique

Allons-nous en avec Rabiâ Ouali

Si Mohand Oumhand

Boualem Rabia

Matoub Lounes

Tahar Djaout

Kateb Yacine

Jean Amrouche

Taos Amrouche

Mouloud Mammeri

Mohamed Ghobrini

Ahcène Mariche

Aziz Fellag

Lynda Hantour la très belle

Ali Lounis

Et tous les autres

Mes frères

Mes soeurs

Anonymes

Vagabonds

Errants

Poètes de plein vent

Allons-nous en



Azeffoun

Ton ciel lilas

Sur le bord de mon cœur



Face au large

Azeffoun.



Azeffoun mon amour.






mercredi 25 janvier 2012

Pas l'hiver, la lumière. Les feuilles tremblent dans le matin. Les sorcières ont du nez. La malchance n'est pas bien née. Et mon silence est strident, quand la colère relève la tête. Soyez heureux, je m'occupe du reste.